Un néopatriotisme est en vogue depuis un certain temps au pays des hommes intègres. Pour prétendre avoir le titre de « superpatriote », si vous êtes intellectuel, démocrate ou d’un certain âge, inutile de forcer : vous êtes apatride, donc disqualifié. Mais chose curieuse, il se trouve des intellectuels pour diaboliser les autres intellectuels et toute l’élite, pour rejeter toutes les fautes sur une démocratie dite occidentale, et pour encourager le balayage générationnel. Où tout ceci nous mènera-t-il ? Nulle part, pour sûr.
La démocratie, nous n’y étions pas. Nous vivions un simulacre de démocratie au Burkina. Un système de prédation et de népotisme ne saurait s’appeler démocratie. Donc, ce n’est pas la démocratie, notre problème. Notre problème, ce sont les hommes. De la base qui réclame du thé et des billets de misère pour prostituer leurs suffrages, aux gourous politiques qui vivent de malversation, de postes et d’intrigues.
Si le système a échoué, c’est par la faute d’une population qui a suffisamment mis les intérêts individuels et claniques en avant, au détriment du bien-être collectif. Et, c’est à force de corriger les erreurs et imperfections, qu’on donne à la démocratie tout son sens. Des pays ouest-africains comme le Ghana, le Sénégal, le Bénin et le Cap-Vert, malgré leurs insuffisances, ont d’assez bons témoignages de la démocratie à donner. La démocratie, celle que nous ciblons, est-elle occidentale ? Si oui, tropicalisons-là.
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